L’anxiété de séparation est un trouble psychologique fréquent, source de beaucoup de souffrances. Caractérisée par une peur intense d’être séparé de ses proches, elle peut vite devenir envahissante et handicapante au quotidien.
Heureusement, des solutions existent pour surmonter ce trouble invalidant. Découvrez dans cet article complet les causes de l’anxiété de séparation, ses manifestations, ses conséquences et surtout, les méthodes les plus efficaces issues des thérapies comportementales et cognitives pour vaincre durablement cette angoisse.
Comprendre l’anxiété de séparation
Les causes de ce trouble anxieux
L’anxiété de séparation peut se développer à tout âge, mais trouve souvent ses racines dans l’enfance ou l’adolescence, périodes de construction de la personnalité et de la confiance en soi.
- Des expériences de séparation ou d’abandon vécues dans l’enfance (divorce des parents, décès d’un proche…) peuvent être à l’origine de ce trouble.
- Un attachement insécure entre l’enfant et ses parents rend également plus vulnérable à ce type d’anxiété.
- Certains traits de personnalité comme un tempérament anxieux, une faible estime de soi ou des difficultés à gérer ses émotions sont des facteurs de risque.
- Des événements traumatisants à l’âge adulte comme une agression, un deuil, un accident ou une catastrophe naturelle peuvent également déclencher ce trouble.
Les caractéristiques de l’anxiété de séparation
Les personnes souffrant d’anxiété de séparation présentent les caractéristiques suivantes :
- Une peur intense et disproportionnée d’être séparées de leurs proches (conjoint, enfants, parents, amis…)
- Des inquiétudes permanentes et envahissantes concernant le bien-être de leurs proches lorsqu’ils sont absents
- Des rituels complexes au moment des séparations (appels répétés, recommendations multiples…)
- De l’irritabilité, des pleurs, des crises de panique lors des moments de séparation
- De l’évitement des situations de séparation
Reconnaître les manifestations de ce trouble
L’anxiété de séparation peut se manifester de différentes manières,plus ou moins handicapantes pour la vie quotidienne.
Au niveau émotionnel et physique
- Sensation de vide intérieur
- Impression de perdre pied, de ne plus être soi-même
- Forte anxiété pouvant aller jusqu’à la crise de panique
- Pleurs incontrôlés
- Colères et irritabilité
- Troubles du sommeil : insomnies, cauchemars
- Troubles alimentaires : perte ou gain de poids, grignotages émotionnels
- Fatigue et épuisement
Au niveau cognitif
- Ruminations, pensées obsédantes concernant le bien-être de ses proches
- Impression que « quelque chose de grave » va arriver à l’être cher
- Pensées catastrophistes et hypothèses angoissantes
- Difficultés de concentration
Au niveau comportemental
- Vérifications répétées (appels, messages) lors des absences de l’être cher
- Rituels complexes au moment du départ
- Stratégies d’évitement : ne pas sortir, refuser certains déplacements…
- Hypervigilance constante à l’égard de l’être aimé
- Recherche excessive de réassurance
Mesurer l’impact de ce trouble du comportement
Invahissante et ingérable, l’anxiété de séparation a de lourdes répercussions si elle n’est pas prise en charge.
Des conséquences psychologiques
- Perte de confiance et d’estime de soi
- Dévalorisation : se percevoir comme « faible » ou « anormal »
- Déprime, idées suicidaires (dans les cas graves)
- Troubles associés : addictions, TOC, phobies…
Des conséquences sociales
- Isolement
- Ruptures sentimentales à répétition
- Conflits relationnels
- Difficultés professionnelles : absentéisme, manque de productivité
Des conséquences physiques
- Fatigue chronique, épuisement
- Troubles du sommeil
- Problèmes digestifs
- Vulnérabilité accrue aux infections
Il est donc essentiel de traiter ce trouble anxieux le plus tôt possible, avant qu’il ne devienne trop envahissant.
Surmonter l’anxiété de séparation avec une thérapie cognitivo-comportementale
Issue des thérapies cognitives et comportementales (TCC), cette méthode permet de vaincre l’anxiété de séparation de façon progressive et durable.
Réduire les rituels de séparation
Les thérapeutes commencent par demander au patient de réduire ses rituels (appels, recommendations…) lors des séparations. Ce sevrage progressif vise à contrôler l’anxiété et à prouver au patient qu’il peut supporter le manque de ses proches.
S’exposer graduellement aux situations redoutées
Par étapes, le patient est ensuite confronté à des exercices d’exposition pendant lesquels il doit supporter des absences de plus en plus longues de ses proches, tout en contrôlant son anxité. Le but est de prouver que la crainte est démesurée par rapport au danger réel, ce qui finit par la faire disparaître.
Modifier ses pensées anxieuses
En parallèle, le patient identifie ses pensées anxiogènes (hypothèses catastrophes, ruminations…) pour les remplacer par des pensées plus réalistes et positives grâce aux techniques de restructuration cognitive.
Pratiquée avec un thérapeute pendant plusieurs mois, cette thérapie est efficace dans 90% des cas.
Recourir à l’EMDR pour vaincre ses peurs profondes
L’EMDR (mouvements oculaires) est une forme de psychothérapie particulièrement indiquée en cas de traumatismes psychiques. En ciblant les souvenirs douloureux liés à l’anxiété de séparation, cette technique aide à résoudre ces blocages émotionnels profonds.
Comment fonctionne l’EMDR ?
Concrètement, le patient concentre son attention simultanément sur :
- Le traumatisme source de l’anxiété (visuellement ou émotionnellement)
- Des stimulations bilatérales (oculaires, tactiles ou auditives)
- Les pensées positives qui émergent spontanément
Cette stimulation des deux hémisphères cérébraux favorise un traitement émotionnel qui « désactive » la charge traumatique du souvenir. Les pensées négatives autour de l’événement s’estompent alors.
Les atouts de l’EMDR
- Rapide et non médicamenteuse
- Efficace en moyenne après 6 à 12 séances
- Permet un changement profond et durable
- Peu coûteuse par rapport à une psychothérapie classique
Lâcher prise grâce à la pleine conscience
Inspirée de la méditation bouddhiste, la pleine conscience consiste à porter son attention sur l’instant présent, sans jugement. Cet ancrage dans l’ici et maintenant permet de prendre du recul sur ses peurs.
Une aide précieuse contre l’anxiété
Pratiquée régulièrement, la pleine conscience présente de nombreux bienfaits :
- Meilleure gestion du stress et de l’anxiété
- Plus grande sérénité intérieure
- Lâcher-prise vis-à-vis des pensées envahissantes
- Recul sur les émotions négatives
Comment pratiquer au quotidien ?
Quelques minutes de pleine conscience par jour suffisent. Il s’agit juste de :
- Fermer les yeux et porter attention à sa respiration
- Observer sans jugement les sensations corporelles et les pensées fugaces
- Se concentrer pleinement sur l’instant présent
Des applications comme Petit Bambou proposent des séances guidées de méditation pour vous accompagner.
S’inspirer des philosophies orientales
Les philosophies orientales comme le bouddhisme recèlent une grande sagesse, précieuse pour cultiver la sérénité intérieure. Voici quelques pistes inspirantes.
Accepter l’impermanence des choses
Selon le bouddhisme, vouloir agripper les expériences positives (relations, possessions…) est source de frustration. Il faut accepter la nature éphémère des choses et des êtres, et accueillir cet impermanence.
Lâcher prise sur l’illusion du contrôle
Notre anxiété vient souvent de la volonté illusoire de tout contrôler. En réalité, on ne décide pas de tout. Apprendre à « lâcher prise » et à accepter cette marge d’inconnu apaise l’esprit.
Cultiver la pleine conscience
Porter attention au présent, sans se perdre dans des projections mentales angoissantes, aide à trouver la sérénité. La méditation pleine conscience y contribue.
Viser la vertu de détachement
Détachement ne signifie pas indifférence mais juste distance saine avec les personnes et les biens. Cette « non-possession » émotionnelle protège des afflictions liées à la peur de perdre.
Retrouver confiance en soi
Le manque de confiance en soi rend plus vulnérable face à l’anxiété de séparation. Renforcer son assurance et son estime de soi aide donc à surmonter ce trouble envahissant.
Identifier ses talents
Prendre conscience de ses qualités, talents et réussites passées est un bon début. On oublie souvent tout ce dont on peut être fier dans son parcours.
Sortir de sa zone de confort
Se fixer des défis stimulants (sportifs, professionnels, artistiques…) et les relever procure un sentiment de maîtrise très valorisant.
Cultiver la assertivité
Oser demander, refuser, s’affirmer avec respect, en tenant compte des autres : la communication assertive renforce l’amour et l’estime de soi.
Accepter ses imperfections
Personne n’est parfait, et c’est très bien ainsi ! S’accueillir avec bienveillance et compassion, faiblesses comprises, est un pas vers la confiance en soi.
S’entourer affectivement
Bien qu’anxiogènes, les relations affectives restent un élixir de vie inestimable. Il est donc capital de les entretenir et de s’appuyer sur ses proches dans les moments difficiles.
Entretenir son réseau social
Garder des contacts réguliers avec ses amis, sa famille élargie, ses connaissances est essentiel pour éviter l’isolement et rester soutenu. Le lien social est un puissant anti-dépresseur naturel.
Parler de ses peurs
Confier ses peurs à des personnes bienveillantes, qui comprennent votre trouble sans vous juger, allège le fardeau. Verbaliser ses émotions et se sentir écouté apaise.
Faire une thérapie de couple
Si votre partenaire souffre de ce trouble, faire une thérapie de couple peut vous aider à exprimer vos difficultés et à trouver ensemble des solutions pour renforcer la confiance et l’équilibre dans votre relation.